Mode, design et boutiques de créateurs au Vietnam

Dernier post « bonus » sur les avantages liés à la vie à Hanoi.

Encore une fois, désolée messieurs, ce sera girly.

Je vous ai déjà parlé de mes difficultés à faire du shopping à Hanoi. Autant pour les messieurs c’est plutôt simple et joli (et en plus vous avez accès au plus merveilleux tailleur que j’aie jamais vu, si vous voulez l’adresse, passez par la case commentaires), autant pour les filles, on a le choix entre :

– des machins pas chers mais tout en plastique et avec des couleurs criardes et des motifs pailletés genre « papillon de lumière » ;

– des fringues sensées venir des usines d’H&M, Mango, Zara (la plupart du temps des faux) ou Forever21, à prix raisonnables (10 euros la fringue environ) mais qui ne vous laisseront pas un souvenir impérissable ;

– des fringues aussi chères voire plus chères que les prix européens, lorsqu’on souhaite du très basique de bonne qualité.

Vers la fin de mon séjour, je me suis posée la question de savoir ce que je voulais rapporter du Vietnam, sachant que j’avais pour vœu secret de me faire un mini-relooking pour marquer le coup.

Alors au final, j’ai décidé de refaire une partie de ma garde robe ; et plutôt que d’acheter quantité de vêtements peu chers mais volumineux (très mauvais pour la franchise bagages), j’ai décidé d’y mettre le prix et de m’offrir quelques belles pièces de qualité avec en plus, une petite touche de design vietnamien.

Il est donc temps de vous parler de deux trouvailles pour toutes les modeuses de passage à Hanoi et qui voudraient rapporter dans leurs bagages des pièces issues du design vietnamien. Car, au-delà des grossières contrefaçons (ils copient même des marques plus pointues comme Mulbery!), il existe de vrais designers vietnamiens qui ne se contentent pas de copier, mais qui impriment leur propre style, et ça c’est vraiment agréable.

Il existe de tas de petites adresses incontournables pour les touristes et expat’ et je suis loin de les avoir toutes testées, soit parce qu’elles étaient trop chères même pour des critères européens (je pense à MetiSeko qui vend des vêtements en matière bio avec des motifs très jolis en forme de gingko biloba), ou parce qu’elles ne correspondaient pas à mon style (je pense à Chula, designers espagnols qui combinent influence vietnamienne avec des ao dai, et des couleurs et dessins plus proches d’un Desigual).

Mais je ne vais vous parler que de deux d’entre elles : L’Atelier d’une part, et TanMy Design d’autre part.

L’Atelier est une boutique que j’avais pas mal critiquée en début de séjour car je trouvais ses créations assez chères et plutôt orientées vers de vieilles rombières voulant paraître cool, chic, avec une pointe d’ethnique. Je suis revenue sur mon jugement lorsque j’y suis retournée, sur les conseils de ma maître de stage qui en vantait les pantalons en soie.

Bien m’en a pris car j’ai découvert sur place que certes les prix étaient chers pour le Vietnam, mais équivalaient à du bête Zara de nos contrées. Et pour ce prix, en choisissant soigneusement les références les plus basiques (couleurs neutres, pas d’imprimés…), on pouvait obtenir des vêtements très bien coupés, avec une pointe d’originalité et dans de belles matières (pas de soie pure cependant mais de la soie mélangée pour que ça tombe mieux et que ça se froisse moins) et avec de belles finitions. J’ai appris un peu plus tard que la créatrice avait fait ses armes dans une école de mode à Londres avant de revenir au Vietnam fonder sa propre maison il y a environ 5 ans.

J’y ai donc acheté pas mal de basiques : pantalons noirs en soie mélangée (un resserré et un large, tout deux taille haute), un haut en dentelle blanche manches courtes, une robe en soie, et une tunique en voile de soie couleur nude.

Il existe une boutique dans le quartier de la cathédrale Saint Joseph, et une autre plus petite à Xuan Dieu dans le quartier de Tay Ho.

Mon deuxième spot découvert en fin de séjour, lorsque je cherchais des cadeaux à me faire et à faire aux autres, a été Tan My Design. Une boutique du vieux quartier qui regroupe des articles venant de designers réputés de la capitale (dont l’Atelier). Le truc dingue que j’ai trouvé sont de magnifiques carrés de soie avec des designs originaux et faits dans une soie lourde de belle qualité. Seules les finitions sont parfois inégales mais assez peu visibles au final… L’occasion de s’offrir, pour une vingtaine d’euros, de beaux carrés de soie dans des couleurs flamboyantes et avec des motifs assez précis quoique moins subtils que les fameux Hermès. Sympa malgré tout !

D’ailleurs quand je suis revenue dans mon magasin Printemps en France, j’ai vu nombre de carrés de soie de marques parfois prestigieuses, dont les finitions ne sont pas tellement différentes de ce que j’ai trouvé à Hanoï…

Bref, j’espère que ce petit aperçu vous donnera envie de découvrir la mode et le design vietnamiens qui ont l’air d’être en plein essor. Alors pourquoi ne pas rapporter dans vos valises quelques pièces de jeunes créateurs ?

Tschüs !

Comment s’habiller quand on travaille au Vietnam

Ahlala, le nombre de prises de tête que j’ai eues en faisant ma valise
Notamment car je n’avais aucune idée de comment m’habiller alors même que j’étais destinée à faire un stage dans une entreprise un peu chic.
Alors, pour vous mesdames (désolée messieurs je ne maîtrise pas la mode vietnamienne masculine) je vais vous raconter un peu que prévoir en partant de façon à ne pas vous retrouver telle un arbre de noël en plein juillet dans votre boite (en gros, pour éviter que vous ne soyez trop repérables comme étant l’étrangère inadaptée de service).

Comme je l’expliquais, trouver des fringues de qualité ici quand on est une femme est loin d’être facile (à moins de dépenser autant d’argent voire plus qu’en France).
Alors, autant ruser un peu pour se fondre un peu dans la masse des travailleurs vietnamiens. Comment s’habillent les working girls aujourd’hui à Hanoï ?

De base, si vous êtes française, on attendra de vous que vous soyez un peu plus chic que les autres. En effet, que vous le vouliez ou non, vous représentez sur place l’élégance à la française ! N’ayez donc pas peur de vous habiller un poil plus chic que vos collègues, on ne vous en voudra pas… Au contraire, paraitre négligée pourrait vous desservir.

L’hiver, c’est le règne de la doudoune fine et courte. Oui, la doudoune, rigolez pas, c’est franchement utile.
Les petites nanas enfilent leur doudoune, si possible de couleur vive, et enfourchent leur scooter pour aller au bureau.

L’été, la doudoune est remplacée par une veste courte caractéristique,  à zips, à capuche et le plus souvent avec des motifs fleuris. Cette veste recouvre même les mains et en fait de jolis extrémités palmées. Pourquoi me diriez-vous, alors que vous allez etouffer par 35 degrés dès le mois de mai ?
Parce que nombre de ces dames exècrent le soleil et les couleurs qui vont avec. En complétant leur attirail avec un masque de protection anti-pollution (à fleurs, il va sans dire) et des lunettes de soleil mouche, elles sont protégées des UV de la tête aux pieds… et méconnaissables.
Il s’agit sans doute de la meilleure protection possible. D’ailleurs, ne rigolez pas avec les rayons du soleil, j’arrive à devenir couleur caramel malgré des tartinages de crème solaire indice 50 fomulée pour les enfants. C’est dire…

A l’intérieur du bureau, lorsque les beaux jours arrivent, les femmes n’hésitent pas à s’habiller avec chemisier blanc ou de couleur vive + jupe noire non évasée, ou alors en robe de couleur vive mais de bonne tenue, rarement en tissu imprimé. Les vietnamiennes pour la plupart portent des talons plus ou moins hauts. En effet, quand on fait tout en scooter, il est facile de ne pas trop marcher, et donc de se permettre de porter ce fameux talons ! Pour ma part j’ai opté pour des mocassins noirs achetés 10 euros sur place, étant donné mon choix de vivre à Hanoï sans conduire de scoot. Attention pour les amatrices de xe om (taxi moto), si vous optez pour une jupe ou une robe crayon, pensez que vous allez devoir monter sur la moto en amazone, et donc préférez un bon conducteur pour votre course.

Niveau sac, je conseille un sac de contenance petite ou moyenne avec une bandoulière, en PVC pour éviter les risques de moisissure, avec double fermeture (zip + rabat) à l’avant et poche zippée à l’arrière pour y mettre votre portable, et d’un design quelconque mais urbain. Il sera à porter à l’avant et non derrière pour éviter d’attirer les pickpockets. Vous pouvez aussi le placer devant vous quand vous enfourchez un xe om  par exemple, pour éviter qu’il pende sur les côtés. La plupart du temps, les vietnamiennes complètent leur sac à main par un sachet plastique basique et rectangulaire (toujours à récupérer ici) dans lequel se trouvent les éléments les moins précieux de leur barda, par exemple leur bouteille d’eau, leur bouffe ou leur petit gilet.

Le midi, pour manger dehors, les vietnamiennes se contentent de prendre avec elles uniquement leur petit portefeuille/porte-billets féminin, qui ressemble à une sorte de pochette rectangulaire. Pensez donc au portefeuille que vous allez prendre, et préférez en prendre un qui vous permette de classer convenablement vos billets (pas de pièces de monnaie au Vietnam) et de ne pas les confondre entre eux.

Dernier conseil si vous travaillez en été : prévoyez :
– un gilet léger à emporter partout avec vous pour combattre des climatisations glaciales au resto, dans les bars et ailleurs
– un petit foulard pour les mêmes raisons (mais facilement achetable sur place)
– une veste noire à laisser au bureau ultra climatisé, plus épaisse qu’un simple petit gilet et qui « corporatise » n’importe quelle petite robe d’été ou presque
– de l’insecticide spécial moustiques tropicaux à appliquer sur vos jambes tous les matins, les moustiques pouvant passer par les systèmes d’aération

– du baume du tigre pour apaiser vos boutons de moustique, si vous oubliez la précaution ci-dessus
– une paire de tongs à bousiller, légère, à transporter avec vous en cas de soupçon d’orage diluvien
– un poncho en plastique (achetable sur place pour 1,5 euros) à transbahuter avec vous pour les mêmes raisons, très utile sur un scooter.

Avec tout ça, vous êtes fin prêt pour faire bonne impression ET pour vous adapter au quotidien vietnamien.

Tschüs !

Mes petits moments de solitude : quatre mois au Vietnam

Ça y est, ça fait quatre mois, enfin presque, que je vis au Vietnam !
Avant de partir j’avais l’imagination facile et me disais que le pire pouvait m’arriver une fois sur place.
Du coup, pour me rassurer et aussi rassurer les futurs expat’ qui vont passer par ici, j’ai décidé de faire le bilan tous les deux mois de tous les moments galère ou peu agréables que j’ai pu vivre (la première salve est à lire par ). Histoire de relativiser. Voici donc quelques extraits :

Je me suis fait avoir par mon manque de connaissance en vietnamien devant un client dans le cadre de mon boulot. J’avais pris en main un client français pour lequel je devais faire la navette continuelle entre lui et les vietnamiens de ma boîte. Le service apporté s’étant déroulé sur plusieurs jours. Quand, au dernier rendez-vous où nous étions réunis dans une même pièce avec les vietnamiens de la boite, ce client se met a parler viet couramment. Et finit la transaction tout seul comme un grand, me laissant sur le carreau, comme une jolie plante verte qui ne comprend pas un mot de ce que est échangé. VDM, comme on dit…

J’ai rêvé que j’avais des poux. Plusieurs fois.

J’ai vu entre autres une femme pisser sur un arbre en pleine rue, et des femmes faisant les poux de leurs amies et filles. Dans le bus. Et même dans un avion de la Vietnam Airlines.

Je suis entrée en guerre contre la femme de ménage que je soupçonnais fortement avoir emprunté mes Birkenstock pour nettoyer la salle de bain à grands coups de jets d’eau. RIP mes Birkenstock… Enfin, RIP, si je n’avais pas fait – à plusieurs reprises – le forcing à coups de longues séances de sèche cheveux et en grande consommation de papier absorbant. Ça s’est terminé avec mon gentil collègue vietnamien qui m’a indiqué quoi écrire sur une pancarte que j’ai collée dans l’entrée. Depuis, zéro souci. Encore plus depuis que j’ai déménagé.

Je me suis fait passer pour une parano auprès de mon coloc. Minuit je rentre chez moi, me brosse les dents, referme la porte de la salle de bains derrière moi. J’entre dans ma chambre, reviens chercher un truc dans le couloir, et entend du bruit depuis la salle de bain. Je pense alors que c’est mon coloc… Sauf que je l’entends au même moment, depuis sa chambre, fermer le rideau de sa porte ! Mon sang se glace et je me crois dans un film d’horreur. Je suis persuadée que quelque chose se trouve derrière la porte opaque de la salle de bains. Prise d’un sentiment irrationnel, je réveille mon pauvre coloc (heureusement couché il n’y a pas longtemps avant) pour qu’il ouvre la porte à ma place. Bien évidemment, y avait rien…

Je suis vraiment devenue un poil parano. De façon générale.
Je regarde chaque tache sur les murs de manière suspicieuse. Si ça bouge, c’est que c’est vivant. Si ça bouge pas, c’est que c’est une tache.
Je tique à chaque petit mouvement brusque. Et à raison. C’est souvent un gecko (cool) ou un cafard (moins cool). D’ailleurs, les premiers bébés cafard sont de sortie. Y en avait un sur la table de mon café habituel près de mon travail. Et un autre près du présentoir à éclairs de la boulangerie française du coin.

Mon séjour au Vietnam m’a apporté certaines cicatrices. D’acné sur mon visage (horreur). Et de boutons de moustique infectés sur les jambes. Mon dermato va avoir du boulot à mon retour.

Et le meilleur pour la fin :

J’ai du gérer, en 48 heures, un déménagement, un emménagement, une angine avec extinction de voix, des boutons de moustiques infectés et cramoisis sur les jambes, une allergie buccale à mes pastilles pour la gorge, et l’accueil de Chéwi qui débarquait à Hanoï à 6h du mat’ (et j’ai survécu).

Chouette hein ?

Des fois on peut se dire que ça peut être pire. Pas encore eu d’accident ni d’agression ni de problème de santé sérieux. Pourvu que ça dure !

Tschüs !

L’humidité hanoienne et moi, une longue histoire d’amour (ou pas)

Voila, je suis revenue de Danang à Hanoi.
Et je suis dans une phase « J’aime plus Hanoi » (oui, comme un certain Thomas Dutronc qui chante « J’aime plus Paris », c’est pareil).
Parce que chéwi va repartir en France vendredi soir et que j’ai envie de me glisser dans ses bagages.
Mais aussi parce qu’après notre retour de notre première plage paradisiaque (ça se fête !), on a eu droit à Hanoi sous la pluie (comme cette chanson de JB Notché sur le retour des vacances à Paris-la-grisaille).

Bref, je suis d’humeur massacrante (notamment car tout ce que je fais d’autre que de voir mon chéwi m’indiffère profondément, et oui, oui, répétitions musicales pour Ulysse incluses), et ce présent post risque de transpirer la méchanceté et la mauvaise foi.

Pour que vous puissiez comprendre mon exaspération chronique face à Hanoi, laissez-moi vous parler d’une de ces déconvenues qu’on y rencontre au quotidien.
Non je ne parlerai pas cette fois des rats qu’on croise dans des cages d’escalier, des cafards qui s’emprisonnent dans des pièges à rat à la place des rats (véridique), des moustiques qui égrènent leurs boutons sur mes jambes dont les pores finissent par ressembler aux reliefs de jolies balles de golf, ni même encore des grenouilles que l’on peut croiser sur des terrasses de restaurant (mais je ne me plaindrai pas des geckos de mon appartement, ils restent timides et ont leur intérêt).

Non, je vais vous parler d’une plaie du quotidien dont les gentils vacanciers qui passent entre deux jours et une semaine à Hanoi ont à peine conscience : l’HUMIDITE ambiante, persistante, perpétuelle, poisseuse, et qui nous complique bien la vie.

Le concept est très simple, et se décline en plusieurs variations toutes aussi intéressantes les unes que les autres.

1/ In tumbled-dryer we trust

Vous cherchez un appart’ ou une coloc’ ? Soyez conscient qu’un sèche-linge ici n’est PAS un bien de luxe, mais un bien de quasi première nécessité.

Une des raisons de mon précédent déménagement était la logistique incroyable qu’il fallait développer pour laver ses quelques vêtements. C’est bien simple : en principe, on est sensé laver notre linge dans la machine se trouvant dans le jardin, puis pendre nos affaires à l’extérieur.

Ca, c’est le principe.
Car en pratique, si vous prenez le risque de pendre votre linge dans le jardin, vous risquez de le retrouver une semaine plus tard 1) encore humide, et 2) recouvert de moisissure. Pensez-y avant d’emporter à Hanoi votre jean préféré acheté à prix d’or et qui n’a aucune chance de sécher convenablement à l’air libre.
La seule technique que j’avais trouvée à la fin est de tout foutre sur les rampes d’escalier, et tant pis pour l’esthétisme, et tant pis pour les colocs (je leur épargnais tout de même l’exposition de mes sous vêtements que je faisais sécher dans ma chambre).

Mon nouvel appartement est loin d’être une affaire mais nous avons droit à une femme de ménage qui lave et sèche le linge trois fois par semaine. Et ça, ça n’a pas de prix (enfin, si… mon débardeur gris Petit Bateau a été paumé dans la procédure).
Tout cela ne résout cependant pas le problème numéro 2…

2/ Gaffe à vos affaires.

Vous voulez une vie remplie de surprise ?
Rangez vos fringues dans l’armoire de votre chambre.
A présent, vous pouvez prendre les paris pour savoir si, quelques jours plus tard, vous allez récupérer vos biens avec – ou sans – taches de moisissure, quand ils ne deviennent pas complètement blancs et recouverts de champi (dernier cas pas encore vécu personnellement, mais je ne suis pas pressée d’en faire l’expérience).
Tout cela, grâce à cette charmante humidité hanoienne dont je me passerais bien.
Bienvenue dans mon monde.

Dans ce monde merveilleux de l’humidité, vous ravisez votre jugement sur le similicuir qui fait si cheap en Europe et que vous n’achetez peut-être jamais.
Ici, le similicuir tient mieux que le vrai cuir, qui aura tendance, au bout d’un moment, à pourrir sur place (pas vécu personnellement, mais je songe à demander à Chewi de bien vouloir sauver mes magnifiques bottines de chez Clark’s en les ramenant par anticipation en France).
Et vous finissez par vous marrer tout(e) seul(e) en regardant les publicités vantant les mérites du « genuine leather » !

Même la touche de mon violon provisoire a été légèrement « mangée »… On m’a dit qu’il fallait aérer l’instrument régulièrement, je pense lui acheter une laisse pour le promener.

Bref, faites gaffe à vos affaires ! Mes colocataires d’avant ouvraient grand les portes de leur armoire en contradiction totale avec les règles élémentaires d’esthétisme et d’intimité, et peut-être à raison…

Avis aussi aux férus d’informatique ou de photo : des armoires spéciales existent, qui protègent votre matériel de l’humidité. Pensez-y vraiment, les appareils électroniques complexes ont tendance à rendre l’âme plus facilement ici, surtout s’ils ne sont pas utilisés souvent…

Face à ce désastre, les forums d’expatriés regorgent d’appels à l’aide sur les moyens d’éviter ces désagréments. Ça passe par :
la recherche du saint-graal (= un deshumidifieur d’air d’occasion, mais en général ca ne suffit pas, il faut vider les 18 litres d’eau absorbée toutes les trois-quatre heures selon la taille de la pièce !),
– aux achats de plans B (sacs de silica, vous savez, les machins chimiques qu’on retrouve dans nos achats fraichement débarqués de leurs usines chinoises et que l’on pense inutiles… pas encore trouvés à Hanoi),
– ou encore des expérimentations en tout genre (j’ai fait des recherches poussées sur les sacs de charbon de bambou sensé rééquilibrer l’humidité d’un petit espace, et ai été très tentée a un moment par l’utilisation d’huile essentielle de lavande réputée anti-fongique, mais ai abandonné l’idée car pas trouve de diffuseur convenable).

Sympathique non ?
Et pourtant, ce n’est pas ce qui m’embête le plus… car je suis beaucoup plus embarrassée par le 3e problème apporté avec l’humidité.

3/ T’as envie de chanter de ta plus belle voix ? Laisse tomber, Hanoi n’est pas faite pour toi.

Bah ouais.
Y a deux semaines, je me tapais une angine avec extinction de voix au passage. J’ai du annuler les dernières prises studio pour mon projet d’enregistrement de chansons qui est déjà bien avancé.

Et depuis… depuis, je suis encore obligée d’attendre.

Car ma voix ne s’en est pas remise totalement.
Et je crains de plus en plus qu’elle ne s’en remette jamais totalement, en tout cas, pas avant que je quitte cet îlot d’humidité et de pollution qu’est Hanoi.

Parce que de deux choses l’une.
Soit je suis dehors ou dans une pièce non ventilée, et l’atmosphère est trop humide pour mes bronches.
Soit je suis chez moi, au bureau, au resto, dans le bus ou dans le taxi, et la, l’air co prend le relais et offre un air beaucoup trop sec.
Ajoutez à cela la clope partout (je m’y suis même habituée…) et les pots d’échappement des multiples véhicules de la ville et vous avez un beau tableau atmosphérique.

J’ai l’air d’une chochotte, d’une diva en me plaignant de la sorte ?

Essayez, faites le test. Tapez-vous une angine, ne parlez pas pendant quatre jours (sympa quand un associé de votre boite vous appelle au téléphone sur un dossier important…), et espérez ensuite qu’après toutes ces quintes de toux et ces raclements de gorge, votre appareil respiratoire ne se sente pas irrité et soit beau comme un sou neuf.

Autant se rendre à l’évidence : c’est impossible.
Et non, je n’ai pas envie d’ingurgiter 5 kilos de miel soit disant pour aller mieux.

Le résultat est que j’ai des quintes de toux grasse difficiles chaque matin, et des quintes de toux sèche chaque soir.

Et que même si je peux à nouveau parler, il est clair que pour le chant, surtout en studio, ça ne va pas être possible. Je trouve ça assez frustrant.

Je me demande si la fenêtre entre le moment où il fait moins moche et moins humide (eh, mais ce n’était pas sensé être en avril ?) et l’arrivée de la mousson (j’ai pas hâte) sera suffisamment large pour me permettre d’enregistrer.

Mais bon, à ce qu’il parait (et c’est même moi qui le dit), la patience est une des qualités nécessaires pour survivre ici au Vietnam,

Je dois donc m’armer de patience… Ce qui ne m’empêche pas de râler « à la française » par le biais de ce blog 😉

Tschüs !