Alors voilà, je dois vous avouer un truc.
Oui, oui, disons les mots. Avouer.
Car dire qu’on ne conduit pas de moto (ou de scooter) à Hanoi, c’est comme passer aux aveux. Car pour nombre de personnes, vietnamiennes comme expat´, pas de moto, pas de salut.
Pourtant, pour tous les futurs expat’, je dois vous le dire : oui, vivre à Hanoi sans conduire de moto, c’est possible.
Simplement, si comme moi, malgré un séjour de plusieurs mois, vous n’avez pas suffisamment confiance en vos réflexes pour oser affronter le trafic très particulier de la capitale (semblable à un grand océan : on doit s’y mouvoir comme dans un banc de poissons qui va dans tous les sens et où plus on est gros, plus on a la priorité – et n’essayez pas d’appréhender ça en regardant des vidéos Youtube, rien ne vous prépare à ça) , soyez conscient que vous vivrez votre séjour différemment des autres. Ce ne sera pas pire, mais ce sera juste un rythme et des habitudes autres.
Alors évidemment, l’option la plus facile serait de tout faire en taxi sans vous préoccuper du reste (après tout, le kilomètre coûte environ 65 centimes d’euros). Mais après, c’est une question de budget. Mon choix de mon côté à été fait assez rapidement : si je faisais tout en taxi, je devais renoncer à la bouffe ou aux extras du week-end. J’ai donc fait une croix dessus.
En réalité, j’ai accepté d’avoir une vie un peu plus lente et quadrillée que mes comparses hanoiens, en adoptant le triptyque bus / xe om (taxi moto) / taxi.
Bus pour aller au boulot . Votre choix de logement doit donc tenir compte de la proximité de celui-ci à un arrêt de bus qui se trouve sur une ligne, si possible menant directement à votre lieu de travail. Pas évident, mais loin d’être impossible.
Le bus implique de plus d’être prêt à marcher un peu. Exit talons à la hauteur impossibles pour vous mesdames, surtout si vous tenez compte du sol parfois peu régulier de la ville. Il serait dommage de se tordre la cheville ou se faire une entorse pendant votre séjour !
Si la marche deviendra votre passage obligé pour prendre le bus, votre choix de logement se posera aussi sur un lieu qui ne se trouvera pas au fin fond d’un dédale de ruelles sombres. Et Dieu sait que c’est nombreux ces trucs-là. Encore une fois, pas évident, mais pas impossible.
Le bus a augmenté, il vous en coûtera 7000 dôngs l’aller. Néanmoins un abonnement mensuel est assez intéressant. Je n’ai jamais eu le temps de me le faire faire, il faut une photo d’identité, parler vietnamien si possible et se rendre à un guichet spécifique en ville que j’ai toujours eu la flemme de chercher.
Mais franchement le bus je vous le conseille, le prendre c’est un peu comme prendre du slow food, vous vivez Hanoi plus lentement, plus tranquillement, avec les locaux. Ça donne parfois de drôles de moments, qui peuvent devenir inoubliables.
Quand je suis en retard, que je dois traverser la ville d’un bout à l’autre ou que je me rends vers un lieu que je ne sais pas relier par le bus, j’opte pour le xe om.
Le xe om c’est agréable, ça donne de petites sensations de vitesse, de liberté et d’aisance, et en même temps on ne se prend pas la tête avec la conduite, on regarde autour de soi et on se serre un peu pour éviter de frôler de trop près certains obstacles.
Le xe om c’est environ 50 à 60% du prix du taxi (donc le taxi est plus avantageux si tous vos trajets se font en tandem).
L’important est de trouver son xe om habituel (en général sur une zone donnée ce sont toujours les mêmes), un qui conduit bien et avec qui on s’entend bien, et qui finit par connaître la meilleure route pour vous conduire à vos spots favoris. Et puis négocier le xe om c’est rigolo, mais partez du principe que dans le meilleur des cas vous payerez toujours 10 000 dôngs de plus que vos collègues locaux.
Le seul conseil que je vous donnerai, c’est que quoi que vous choisissiez comme mode de transport, offrez-vous un casque. Un bien, un solide, de préférence qui couvre les tempes et les oreilles (c’est fragile ces trucs là). Régulièrement, des expatriés revendent le leur sur internet en repartant chez eux, c’est plutôt un bon plan et ce est un bon investissement.
Avoir son propre casque, c’est ne pas devoir se taper le second casque à la propreté ou à la sécurité douteuse de son xe om.
Avoir son propre casque, c’est aussi pouvoir partir en vadrouille avec ses copains qui eux conduisent et voudront peut-être vous accepter et tant que passager arrière.
Parfois je me trimballe le mien comme un deuxième sac à main, au cas où.
Je peux même glisser quelques unes de mes affaires à l’intérieur.
Enfin, quand je dois faire des micro distances, ou tard la nuit après un concert par exemple, le taxi prévaut. En effet, le taxi reste intéressant pour les petites distances d’un ou deux kilomètres car à ce stade le xe om sera quasi aussi cher.
La nuit à partir de 22-23h, je préfère ne pas prendre de xe om. On peut appeler un taxi facilement pour qu’il vienne nous prendre à un endroit mal desservi, ce qui est pratique.
Le taxi c’est chiant car y a parfois de mauvaises surprises, du genre le mec qui fait semblant d’être perdu pour multiplier le kilométrage (un classique) ou encore celui qui va te faire faire le tour de la ville pour rien (plus rare, mais rageant). Le taxi c’est un peu mon dernier recours. D’ailleurs quand les xe om m’annoncent un prix trop cher, je les menace d’aller prendre un taxi 😉
Ainsi, vivre à Hanoi sans conduire de moto reste possible. Et ça peut même être plaisant pour peu qu’on s’organise.
Cependant vous serez plus dépendant des lignes de bus par exemple. Et serez plus stressé niveau budget à chaque déplacement qui sort des sentiers battus. D’autre part vous aurez moins cet aspect d’exploration que peuvent vivre les conducteurs de moto ici. Vous serez moins tenté par faire des sauts de puce au gré de vos envies, et ça peut être dommage.
Mais en n’ayant pas votre propre moto, vous êtes moins individualiste et moins sédentaire. Vous aurez nécessairement plus d’interaction avec les hanoiens, ce qui est plutôt intéressant. Une façon différente de vivre la ville.
Une alternative envisageable peut être le vélo.
Le vélo est plus léger en cas de chute, mais subit, comme la moto, les affres de la circulation chaotique de la capitale.
De façon générale, je vous dirais de faire comme vous le sentez.
Mon mode de vie est loin d’être parfait, mais me convient plutôt pas mal.
Tschüs !